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Nous avons assisté à la conférence client de l'entreprise Orange à Agile en Seine. Cet article vous propose de découvrir comment l'IA Gen devient déjà un atout incontournable chez certains clients.
Le développement de la technologie au cours des dernières années a été impressionnant et irrévocable. Les smartphones, l'IA, le cloud computing et la 5G ne sont que quelques-uns des développements technologiques étonnants qui ont été lancés, et ces technologies promettent toutes d'avoir un impact sur notre façon de travailler et de vivre. Les entreprises de toutes tailles devront s'adapter et changer de manière significative afin de bénéficier de ces différentes technologies qui, à leur tour, façonneront l'avenir du travail et de la vie tels que nous les connaissons.
L’IA révolutionne nos interactions avec les ordinateurs
L'intelligence artificielle (IA) est un domaine qui évolue extrêmement rapidement et qui révolutionne la façon dont les humains travaillent avec les ordinateurs. L'IA n'est pas destinée à remplacer les gens, mais ses applications peuvent contribuer à les rendre plus efficaces, plus productifs et plus précis. Ce sont les personnes capables d’utiliser l’IA à leur profit qui prendront la place de celles qui n’en sont pas capables. On parle d’utilisateurs étendus ou augmentés, action encore plus forte quand l’IA étend l’utilisateur via des cobots.
L'IA sera adoptée par les entreprises, grandes et petites, pour des tâches telles que la relation client, le marketing et l'aide aux diagnostics. Aujourd'hui nombre d'entreprises n'ont pas encore trouvé la manière dont l'IA va les aider à être plus efficaces. Certaines ont même abandonné l'idée que l'IA pouvait leur être utile suite à de mauvaises expériences. Dans certains cas, la raison est une qualité de données qui n’est pas au rendez-vous pour espérer nourrir les modèles d’entraînement, mais là aussi l’IA peut aider dans les actions de nommage des données (labeling), dans d’autres le manque de talents, mais aussi d’expertise et d’expérience pour industrialiser l’usage de l’IA.
Pourtant, nous pouvons en être certain, l'IA arrive et ce sera un outil fondamental pour la réussite des entreprises. Ce qui est certain également, c’est que le cadre législatif d’usage de la technologie va être bientôt formalisé ; déjà, l’Europe prévoit un “AI Act” qu’il est important de prendre en considération dès maintenant : à l’instar du RGPD, il introduit des limitations et garde-fous qu’il faut avoir à l’esprit au démarrage des projets.
L’IA générative est déjà parmi nous
L'IA générative (Generative AI) est un type d'intelligence artificielle qui se concentre sur la génération de nouvelles données similaires à une entrée donnée. Des applications de génération d’images comme Dall-E 2, Stable Diffusion et Midjourney, ou de génération de texte ou de code comme GPT-3 / ChatGPT ou encore GitHub CoPilot ou AWS Code Whisperer, ont très rapidement mis ces capacités sur le devant de la scène.
Une des techniques clés utilisées en IA générative est l'utilisation de réseaux génératifs adverses (generative adversarial networks / GAN), qui se composent de deux composants : un générateur et un discriminateur. Le générateur produit des données synthétiques basées sur l'entrée, tandis que le discriminateur tente de déterminer si les données sont réelles ou fausses. Cette compétition entre les deux réseaux permet à l'IA de générer des données de plus en plus similaires à l'entrée.
Les auto-encodeurs à variation (Variational autoencoders / VAE) sont une autre technique importante utilisée en IA générative. Ces algorithmes se composent de deux éléments : un encodeur, qui comprime les données d'entrée en une représentation à dimension inférieure, et un décodeur, qui prend cette représentation et génère de nouvelles données similaires à l'entrée.
Les transformateurs (transformers) sont une troisième technique importante en IA générative. Ces algorithmes utilisent un mécanisme dit d'attention pour mesurer et prédire l'importance des différentes parties des données d'entrée. Les transformers sont à la base des progrès faits récemment dans le domaine du traitement automatique du texte (BERT / GPT).
L'IA générative est un domaine en évolution rapide qui suscite de plus en plus d'intérêt en raison de ses applications potentielles dans des domaines tels que l'augmentation des données, la génération d'images et le traitement du langage naturel. Cette technologie a de nombreuses applications potentielles, notamment dans les domaines suivants :
Juridique : l'IA générative peut générer rapidement des contrats et autres documents juridiques, ou identifier des modèles dans des affaires juridiques qui pourraient aider à prédire les résultats de futurs cas ou a minima à construire des dossiers.
Média : l'IA générative peut aider à créer de nouvelles images, vidéos, présentations ou autres formes de contenu à partir d'une entrée donnée, comme une photographie ou une description écrite, où à la manière d’un artiste célèbre (la banque d’images Shutterstock a déjà conclu un accord pour commercialiser des images issues de Dall-E 2).
Éducation : l'IA générative peut créer des plans de leçon personnalisés pour les élèves, ou générer automatiquement des questions de quiz et d'autres matériaux pédagogiques.
Développement de logiciels : l'IA générative sait automatiser la création de code, ou aider à identifier les potentiels bugs et autres problèmes dans les logiciels. Tout récent, HTTPie.ai permet par exemple à un développeur d’interagir avec des API en langage naturel.
Assurance : l'IA générative peut contribuer à générer rapidement des polices d'assurance, ou identifier des modèles dans les données de réclamation qui pourraient aider à prédire les risques futurs.
Banque : l'IA générative pourrait automatiser la création de rapports financiers, ou identifier les transactions potentiellement frauduleuses.Ce ne sont que quelques exemples des nombreuses applications potentielles de l'IA générative dans différents domaines. On voit déjà ici et là fleurir des projets d’apps ou de start-up. À mesure que la technologie continue d'évoluer, il est probable que de nouvelles utilisations innovantes seront découvertes.
Blockchain et NFT cherchent leur voie
La technologie Blockchain est un concept populaire (depuis l’essor des crypto-monnaies). Ses applications potentielles continuent de susciter l'intérêt des investisseurs et des entrepreneurs qui cherchent à tirer parti de son stockage immuable et de ses grands livres décentralisés (ledgers). Elle a été évoquée (et parfois utilisée) pour quasiment tout, des paiements en monnaie numérique à la vérification d'identité et au suivi des actifs en passant par le vote en ligne. Malgré quelques scandales et crashs avec les crypto-monnaies ou les NFT, cette technologie est là pour rester et fera probablement partie de l'économie mondiale.
Les premiers essais auront permis de distinguer ce qui relève du gadget (et qui pourrait donc très simplement se traiter avec une base de données) des cas d’usage qui nécessitent véritablement les capacités offertes par la technologie, en particulier lorsque cela implique plusieurs acteurs et qu’il ne peut être question d’une autorité centrale de confiance. L’écosystème français est en train de se structurer autour d’acteurs comme OBS, Atos, Tilkal ou Docaposte, au sein de l’Alliance Blockchain France : à surveiller en 2023 pour voir émerger des cas d’usage d’entreprise dépassant la hype des NFT, ces non-fungible tokens dont beaucoup n’ont aujourd’hui pas plus de valeur qu’un ticket de caisse.
Les NFT, rendus possibles par la technologie Blockchain, sont en effet dans la même situation que les cryptomonnaies : ayant largement profité du phénomène spéculatif, le marché des NFT s’est effondré sur lui-même, ce qui n’empêche pas que des usages plus sains puissent exister. En particulier lorsqu’il s’agira d’identifier des propriétaires d’objets numériques au sein d’univers virtuels (abusivement appelés metavers).
Le marché n’est d’ailleurs pas nul, comme le note le rapport de Messari : les bases technologiques de la finance décentralisée sont posées, il reste à trouver le bon modèle.
Le métavers reste une chimère
Par définition, un métavers devrait être un cyberespace sans frontières, un équivalent immersif, 3D, de ce qu’offre le Web aujourd’hui (y compris avec des portions privées et certains territoires inexplorés). Ce qui est présenté aujourd’hui comme du métavers est en fait un espace très restreint, contrôlé par un seul éditeur - une copie finalement proche dans l’esprit de ce que proposent les éditeurs de jeux vidéo, bien moins aboutie graphiquement parlant.
Même si certains usages ludiques sont évoqués, de même que de la formation dans un environnement immersif, les usages professionnels restent limités et la “killer app” pour consommateurs reste à inventer (sans même parler de l’aspect sobriété numérique, totalement oublié ici).
Le Web3 espère remettre l’individu au centre
La notion de Web3 est importante à comprendre pour les entreprises, dans la mesure où ce qui est en train de se jouer est symptomatique des nouveaux comportements des utilisateurs et consommateurs de services numériques. Et des attentes en matière de monétisation du contenu.
Aux débuts du Web (qu’on n’appelait évidemment pas le Web1), les entreprises avaient leur page vitrine, éventuellement monétisée avec des bannières publicitaires. Le Web2 a amené la notion de “user generated content” : des écrits, des photos, des vidéos, postés par les utilisateurs, sur des plateformes “généreusement” mises à leur disposition par les éditeurs (Youtube, Facebook, Instagram, etc.). Ce sont ces plateformes qui se chargent de la monétisation et reversent le cas échéant une quote-part aux créateurs, selon des modalités plus ou moins obscures. En réaction à ce qui semble un accaparement de la valeur créée, le Web3 propose de redonner aux créateurs la possibilité de posséder et monétiser leur contenu, en le vendant comme ils le souhaitent. C’est une vision à la fois très décentralisée et très marchande du contenu.
Comme il n’est guère aisé pour un individu de monter et faire connaître son propre medium, on a assisté à l’émergence de nouvelles formes de plateformes, plus communautaires, voire d’organisations autonomes décentralisées (DAO) fonctionnant avec des “smart contracts”, censées remettre l’individu au centre et lui donner toute latitude en matière de monétisation. Là encore, des dérives, des scandales et la complexité du modèle n’ont pas encore permis l’émergence d’une approche qui ait suffisamment de poids pour marquer un tournant.
Peut-être en 2024 ?
En tout cas, les fondations technologiques du Web3 continuent d’intéresser les investisseurs - qui montrent par là même que le marché reste très capitalistique. En mars, l'investisseur en crypto-monnaie et membre du conseil d'administration de Coinbase, Katie Haun, a ainsi levé 1,5 milliard de dollars pour deux fonds d'investissement axés sur Web3. La toute nouvelle société Haun Ventures a créé un fonds de démarrage de 500 millions de dollars et un fonds d'accélération de 1 milliard de dollars pour investir dans "chaque couche de la pile technologique Web3". En lançant son nouveau fonds, Katie Haun a recruté des anciens dirigeants d'Airbnb, de Coinbase et de l'incubateur technologique Google Jigsaw.
Le cloud permet de consacrer ses forces aux produits innovants
Le cloud est un outil puissant pour les entreprises, qu'elles soient petites ou grandes. Le cloud computing est essentiel pour l'innovation et accélère l'ensemble du processus de développement. Depuis son apparition, le cloud a révolutionné le fonctionnement des entreprises. Une stratégie "cloud first" est désormais adoptée par les entreprises de toutes tailles pour profiter des progrès rapides permis par le cloud computing. Cette stratégie amène rapidement à adopter le "cloud only". Et une fois à maturité, une entreprise peut se déclarer "cloud native".
Les entreprises qui adoptent cette philosophie peuvent consacrer leurs forces à la création de produits à valeur ajoutée, puisque les problématiques de plateforme technologique, de sécurité, de résilience, d’efficacité énergétique et de déploiement sur le territoire et au-delà sont déjà en très grande partie prises en compte par les fournisseurs de cloud.
Le déploiement du cloud ne va pas sans peurs, qui pour certaines sont légitimes. Il est donc nécessaire pour les entreprises d'analyser froidement les risques et les coûts associés à cette technologie. Ces risques et ces coûts ne doivent pas stopper l'adoption du cloud mais permettre d'en sécuriser le déploiement, en adoptant les politiques et les règles idoines.
La 5G renforce la connectivité et réduit la complexité
Les polémiques sur l’intérêt de la 5G pour les consommateurs n’empêchent pas la technologie d’avancer et de profiter au monde professionnel : l'émergence de la 5G va révolutionner l'infrastructure de communication des entreprises de toutes tailles. Entre les capacités offertes par les protocoles mis en œuvre (haut débit, latence faible…) et la possibilité de déployer des antennes pour des réseaux privés (dans des zones industrielles par exemple), il devient possible d’envisager le déploiement de solutions connectées en permanence et en toute sécurité, même dans les endroits les plus reculés.
Du point de vue de l’IT d’entreprise, cela signifie que les travailleurs peuvent accéder à des données en temps réel et collaborer depuis n'importe quel endroit, avec des appareils légers, de type smartphone ou Chromebook. Ce qui nécessite de mettre en œuvre une approche Zero Trust Network, pour sécuriser chaque service disponible sur le réseau. Et ce qui évite aussi de dépenser des fortunes en liaisons louées ou en câblage éthernet des installations.
Les smartphones sont la clé du monde numérique
Les smartphones ont un impact énorme sur les entreprises et les personnes avec lesquelles elles interagissent - leurs employés, leurs clients et leurs partenaires. Non seulement le smartphone a rendu la communication beaucoup plus facile, mais il a aussi ouvert tout un monde de possibilités en matière de marketing numérique, de collecte et d'analyse de données, d'acquisition de clients et de collaboration. Il s’agit également d’une clé, qui permet de s’authentifier pour déverrouiller un service professionnel ou autoriser une transaction bancaire.
Les smartphones ont permis aux employés de rester connectés lorsqu'ils sont en déplacement, d'avoir accès aux informations vitales rapidement et facilement, et de mieux communiquer avec leurs collègues et leurs clients. En ayant accès à des applications mobiles et à des sites Web adaptés aux mobiles, les employés peuvent gérer leurs tâches plus efficacement et offrir des réponses rapides aux demandes des clients et des collègues.
Les clients profitent aussi de la révolution des smartphones, en ayant accès aux informations de l'entreprise et aux services des produits du bout des doigts. Grâce à l'utilisation d'applications mobiles, les entreprises peuvent offrir des expériences personnalisées, fournir un meilleur service à la clientèle et augmenter l'engagement des clients. De plus, les clients peuvent facilement acheter, examiner et payer des produits et des services depuis leur appareil, où ils veulent et quand ils le souhaitent.
Enfin, les partenaires profitent également des avantages des smartphones. Grâce à l'accès aux documents partagés, aux réseaux de partenaires et aux ressources basées sur le cloud, les entreprises peuvent collaborer et prendre des décisions commerciales éclairées plus rapidement, ce qui leur permet de travailler plus intelligemment et de créer de meilleurs produits et services.
Cette généralisation du smartphone a aussi poussé les entreprises à inventer de nouvelles façons d’interagir avec les utilisateurs, à penser produit, ergonomie et émotions - y compris lorsqu’il s’agit de créer des produits dont la vocation première n’est pas forcément d’être une application mobile !
Tout cela peut sembler banal en 2023, mais du point de vue professionnel, la véritable dimension du smartphone n’a pas encore été bien prise en compte : sa capacité à s’intégrer dans une architecture MFA (authentification à multiples facteurs) est un élément déterminant dans la sécurisation des accès aux services IT, dans une perspective de généralisation du Zero Trust, où on considère qu’Internet devient le réseau d’entreprise et qu’il faut donc valider chaque connexion, chaque transaction.
L’informatique quantique sera pour après-demain
L'informatique quantique est une technologie révolutionnaire qui dépasse largement la puissance des ordinateurs actuels, mais elle n'en est encore qu'à ses débuts. Malgré les récentes avancées de la technologie, elle ne devrait pas prendre un grand essor dans un avenir proche. Les ordinateurs quantiques nécessitent des composants sophistiqués et des recherches approfondies pour être développés et mis en œuvre, qui demandent à leur tour des environnements de développement et des compétences spécifiques ; il faudra donc un certain temps avant que les avantages ne se concrétisent. De plus, l'infrastructure nécessaire pour soutenir la technologie est très coûteuse et les logiciels nécessaires pour utiliser l'informatique quantique en sont encore à leurs débuts. Pour ces raisons, l'informatique quantique n'est pas pour demain, mais pour l'avenir (bon, cela n’a pas empêché le gouvernement de communiquer sur de la cryptographie post quantique).